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Parcours patrimonial - Découvrez notre histoire!

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    Panneau Découvrez notre histoire!

    Nous vous invitons à découvrir Saint-Esprit, une municipalité de 2200 habitants au cœur de la MRC de Montcalm dans Lanaudière.


    Les premiers colons s’installèrent vers 1784 sur les terres de la seigneurie de L'Assomption, propriété de Sieur Roch de St-Ours. Le 7 juillet 1794, 138 habitants apposent leur X près de leurs noms dans une requête destinée à l’Évêque de Québec, afin d’obtenir le droit de construire une maison presbytère pour loger le prêtre qui vient les desservir. C’est en 1808 que la paroisse fut érigée, mais l'érection civile ne fut réalisée qu’en 1835. De 1831 à 1838, la paroisse apparaissait sous trois appellations différentes dans les registres paroissiaux, soient St-Ours du Saint-Esprit, Saint-Esprit ou bien, St-Ours du Grand Saint-Esprit. Ce n’est qu’en 1838 que le nom paroisse Saint-Esprit fut officialisé par l’Évêque de Montréal.

    Contrairement aux autres villages de la région organisés de façon principalement rectiligne, le noyau villageois s'est consolidé sous la forme d'un petit bourg d'inspiration française. Ainsi, Saint-Esprit possède plusieurs bâtiments patrimoniaux de grande valeur et cette organisation spatiale en forme de bourg lui procure un attrait unique dans la région. Un article du journal La Patrie de Montréal en 1898 décrit Saint-Esprit ainsi: « Construit de chaque côté de la petite rivière qui porte son nom, le village de Saint-Esprit est aussi remarquable par la beauté de son site, la richesse et l’élégance de ses constructions que la disposition et la propreté de ses rues. Tout, ici, respire l’aisance et la tranquillité des campagnes riches. » Cette richesse de l’époque explique la grande présence de maisons cossues. Lors de votre visite, vous serez à même de constater l’importance de cette richesse patrimoniale.


    23 rue Grégoire  École du village

    Année 1901, Maison de style Georgien

    Saint-Esprit possédait plusieurs écoles sur son territoire. En plus du couvent et des trois écoles de rang, l’école du village, réservée uniquement aux garçons, a ouvert ses portes en 1901. Originalement située près du presbytère, cette école fut ensuite déménagée à l’emplacement actuel.

    En 1918 l’école devient mixte afin de répondre à la croissance de la population. Cette croissance démographique se poursuit et la petite école du village ne suffit plus. Elle ferme donc ses portes en 1953 lors de l’ouverture de la nouvelle École Dominique-Savio. Malgré les modifications apportées à l’enveloppe du bâtiment aux cours des dernières années, les proportions et plusieurs éléments architecturaux demeurent. Il serait possible de redonner à ce bâtiment son cachet d’origine.



    26 rue Grégoire

    Année 1906, Maison de style Boomtown

    Cette maison Boomtown fut entièrement restaurée au début des années 2010. Les importants travaux ont permis de lui redonner son cachet d’origine. L’installation d’un revêtement de clin de bois horizontal et de portes de bois massif redonnent à cette maison une allure d’époque.


    27 rue Grégoire

    Année 1857, Maison de style québécoise

    Cette maison à toit cintré à la base et de tôle pincée est un bel exemple de la maison typique québécoise. Dans un souci du détail, les nombreux travaux effectués dans les dernières années ont redonné vie à cette magnifique maison. L’installation d’un revêtement de planches à la verticale, de portes et fenêtres de bois à six carreaux, de chambranles ainsi que le choix des couleurs, sont tous en harmonie avec le style et l’époque de la maison.


    81 rue Latendresse

    Année 1941, Style Art and Craft

    Malgré son jeune âge, cette magnifique maison de style Art and Craft est l’une des rares maisons de ce genre à Saint-Esprit. Superbement conservée, cette maison démontre bien que sans être centenaire, une maison peut représenter un intérêt patrimonial incontestable.


    84 rue Latendresse

    Année 1900, Style éclectisme

    Son style est unique dans la municipalité. Sa porte arrondie et son toit de tôle, imitation tuile de terra-cotta, la distingue des autres maisons.


    65 rue du Moulin (maison et moulin Dufresne)

    Magnifique site en presqu’île où était situé le moulin Dufresne (moulin à moudre) construit en 1858 pour Médard Bouin, dit Dufresne. En 1925, on procède à la construction d’un 2e étage où s’effectuera le sciage et la transformation du bois en matériaux de construction et bois de finition. La force hydro-motrice alimente les deux fonctions du moulin qui fut en fonction jusqu’en 1976, puis démoli en 2014. La majorité du bois et des boiseries des maisons de Saint-Esprit proviennent de ce moulin. Le site fut également l’emplacement du 2e pont (privé) de Saint-Esprit, permettant de rejoindre le rang Rivière-Nord au début du siècle. La première maison du moulin construite vers 1858-1860 était de type québécois. Plus tard, elle fut scindée en deux maisons distinctes. Ces dernières sont toujours existantes et sont situées sur la rue Euclide.



    15 - 19 rue des Écoles

    Année 1929, Style Art and Craft

    Typique des maisons d’après-guerre, cette maison s’inspire du courant Art and Craft. Ce type incarne le retour à la simplicité, au travail de l’artisan avant l’industrialisation et l’urbanisation. L’apparence demeure assez sobre et simple. Tout est dans le jeu des volumes des toits à faibles pentes munis d’une lucarne en chien-couché. La galerie, agrémentée de colonnes doriques et de consoles, le toit en tôle pincée et les nombreuses ouvertures ajoutent de la prestance à cette maison.


    37 rue Principale

    Année 1880, style second empire à mansarde

    Récemment rénovée, cette maison retrouve son charme d’antan. À remarquer; le souci du détail apporté à la nouvelle toiture en tôle et à l’habillage des cheminées.


     38 rue Principale

    Année 1844, style québécois

    Demeure du Docteur Elzéar Brouillette en 1880, elle fut également l’emplacement de la caisse populaire durant quelques années. Cette maison typiquement québécoise en pièce sur pièce possède un toit cintré en tôle pincée, ainsi qu’une lucarne en chien-assis. Les colonnes et les consoles sont d’origine. Cette maison possède également un revêtement extérieur singulier de bardeau d’amiante-ciment, unique en son genre dans la région. Ce composite d’amiante et de ciment Portland est apparu au début du 20e siècle.


    50 rue Principale (auberge/Hôtel Victoria)

    Année 1938

    Dès 1880, c’est l’auberge Perreault qui avait pignon sur rue à cet endroit. En 1938, un incendie rasa le bâtiment, mais l’Hôtel Victoria y fut immédiatement reconstruite. On y proposait des chambres, un restaurant et un bar/taverne. L’imposant bâtiment actuel fût un lieu de restauration. Les colonnes de galerie sont d’origine. Avec l’ancien magasin général Beaudoin et frères, qui était situé juste en face, l’hôtel Victoria était au cœur de la vie des résidents de Saint-Esprit.


    52-54 rue Principale

    Année 1926, Style Victorien

    Cette demeure très bien conservée possède beaucoup d’éléments architecturaux typiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. À l’intérieur, les murs, plafonds, les moulures faites de plâtre et les boiseries nombreuses donnent une prestance certaine à cette résidence. Notez que la fondation de pierre de taille piquée, la galerie de bois richement décorée, son toit de tôle pincée, ainsi que les vitraux présents dans les impostes des fenêtres et des portes démontrent bien l’aisance financière des propriétaires de l’époque. Cette maison est la deuxième construite à cet endroit, la première ayant été détruite par un incendie. Cette demeure a la particularité d’avoir une sœur jumelle à quelques adresses de distance, soit au 44 rue Principale.


    55-57 rue Principale

    Année 1921, Style Victorien

    Construite par le notaire Joseph Ferdinand Daniel, cette Victorienne de brique rouge fut la résidence du docteur Émile Martinbeau au cours des années 40. Le détail de l’ornementation de la galerie de bois est typique de plusieurs maisons de Saint-Esprit. On retrouve ces mêmes éléments sur la structure de plusieurs résidences, dont sa voisine au 52-54 rue Principale. Il est fort raisonnable de penser que le même artisan réalisa les travaux de finition et d’ébénisterie sur ces maisons. La majorité des fenêtres sont d’origine, de même que le toit de tôle pincée et la fondation de moellon. À noter que cette maison partage un mur mitoyen avec la maison de gauche, ce qui est assez rare dans les villages en région.


    60 rue Principale

    Année 1913, Style Boomtown

    Cette maison de style Boomtown fut construite par le notaire Joseph-Ferdinand Daniel afin d’y installer son étude de notaire et une filiale de la Banque Canadienne Nationale. Le notaire Daniel occupa plusieurs postes importants dans le milieu municipal et fut l’un des propriétaires de la Compagnie de tabac de Montcalm et directeur de la compagnie d’électricité Québec Southern Power Corporation. En 1940, un autre notaire prit la relève. Le notaire Jean Durand s’impliqua à la municipalité et à la commission scolaire de Saint-Esprit jusqu’en 1969. Il fut également député du comté de Montcalm et conseiller législatif. À noter les luminaires extérieurs d’origine, les larges linteaux de pierre, la fondation de pierre de taille, la rampe de fer forgé à l’étage et la présence d’une saillie sur la gauche du bâtiment qui était occupée à l’origine par une voute. À l’époque, un fronton richement décoré était également présent sur le toit.


    64 rue Principale

    Année inconnue, Style second empire à mansarde

    Imposante demeure ayant été l’emplacement du bureau du docteur Joseph Lamarche vers 1904. Elle fut également le site de la banque provinciale et du bureau des Véhicules automobiles dans les années 50. Quoique ayant subi des modifications au fil des années, la volumétrie est restée la même et demeure un bel exemple cossu de ce style de bâtiment. En effet, le 2e étage est complet et non intégré dans la mansarde, ce qui donne beaucoup de hauteur et permettrait même l’aménagement d’un 3e étage.


    88-90 rue Principale

    Année 1916, Style Victorienne

    Cette grande demeure de brique a su conserver au fil des années plusieurs éléments architecturaux originaux. À remarquer; les doubles fenêtres de bois à deux sections, les consoles de galerie, ainsi que le toit en tôle pincée d’origine.


    26 rue Montcalm

    Année inconnue, style second empire à mansarde

    Toiture à mansarde à quatre versants cintrés en tôle à baguette. La toiture de la galerie est faite de tôle pincée.


    29 rue Montcalm

    Année 1900, style second empire à mansarde

    Cette maison de brique, également à mansarde quatre versants droits, conserve encore aujourd’hui plusieurs éléments architecturaux d’origine. À remarquer; les consoles de galerie, les chambranles richement décorés des fenêtres de l’étage et les boiseries sous la corniche.


    36 rue Montcalm

    Année 1930, style vernaculaire américain

    Abandonnée pendant plusieurs années, cette maison était dans un état avancé de détérioration lorsqu’elle fut rénovée dans les années 1990-2000. Les rénovations effectuées ont permis de conserver le style de la maison. À cet effet, la galerie et les colonnes doriques d’origine ont été sauvegardées.


    42 rue Montcalm

    Année inconnue, style québécois

    Maison québécoise à toiture à l’anglaise. Les fenêtres, colonnes et chambranles sont d’origine.


    50 rue Montcalm

    Année 1905, style vernaculaire américain

    Anciennement la résidence du curé Barette lorsqu’il prit sa retraite en 1937, cette maison fut entièrement rénovée au début des années 2010. Les propriétaires ont su garder et conserver le cachet de cette maison. En effet, les matériaux et les couleurs reflètent le style d’origine, et le toit de tôle pincée également.


    58 rue Montcalm

    Année 1871, style Géorgien

    Cette maison est l’une des rares maisons de style Géorgien à Saint-Esprit, les autres ayant disparues à la suite d’incendies. En 1887, le docteur Pierre-Julien-Léonidas Bissonnette en devint propriétaire. Ce dernier fut nommé Gouverneur du collège des médecins de la province du Québec en 1897 et député de Montcalm pour le parti libéral ensuite. Le cordonnier St-Yves, qui travailla à Saint-Esprit durant près de 40 ans, en sera également propriétaire.


    59 rue Montcalm

    Année 1908, style vernaculaire américain d’inspiration néo-Queen Ann

    Cette maison possède sa toiture en tôle à la canadienne et son revêtement de bois d’origine. Le choix des couleurs et leurs proportions permettent de mettre en évidence les nombreux détails architecturaux de boiseries qui la recouvrent.


    60 rue Montcalm

    Année 1885, style victorien

    Possédant un atelier de menuiserie très lucratif sur le terrain adjacent, Onésime Brouillette construisit cette luxueuse maison Victorienne. À remarquer; les nombreux détails de boiserie sur les chambranles, les corniches, les consoles, les pignons et la grille faîtière. Les fenêtres à battant sont d’origine.


    66 rue Montcalm

    Année 1905, style Boomtown d’influence victorienne

    Avec son toit plat et sa tourelle, cette maison de brique de style Boomtown possède certains éléments d’inspiration victorienne. Les consoles, colonnes et plusieurs corbeaux de corniche sont toujours présents.


    67 rue Montcalm

    Année 1901, style victorien

    Cette maison fut construite par Raphael Charbonneau, un riche commerçant. Il était propriétaire d’un magasin général et de l’aqueduc, du début du siècle jusqu’aux années 1960. Son fils, le dentiste Bruno Charbonneau demeura également dans cette maison. On remarque les traces d’une ancienne galerie couverte qui faisait toute la façade et le côté gauche de la maison.


    68 rue Montcalm

    Construction 1900, style victorienne d’inspiration Queen-Ann

    Cette imposante demeure Victorienne fut construite par Avila Lachapelle entre 1896 et 1900. Boulanger de profession, M. Lachapelle fut celui qui construisit et opéra la boulangerie de Saint-Esprit (four à pain en pierre) durant de longues années au 117 Montcalm, ce qui explique la présence des vestiges d’un tel four dans le sous-sol de cette maison. Avec ses grandes pièces et ses plafonds de plus de 10 pieds, l’intérieur a conservé ses caractéristiques d’origines telles que les murs de plâtres, les vasistas et les nombreuses moulures et portes ouvragées qui ornent les pièces de la maison. À l’extérieur, le choix des couleurs permet de mettre en valeur la mouluration détaillée des boiseries, corbeaux et caissons de la corniche. On remarque aussi les nombreux détails architecturaux des chambranles de fenêtre. Les éléments de l’immense galerie tels que les colonnes doriques sont d’origine. Fait intéressant : cette maison était la seule à posséder une toiture complète d’ardoise avec motifs, ce qui démontre bien l’aisance financière de son propriétaire à l’époque.


    72 rue Montcalm

    Année 1904, style Boomtown

    Cette maison de brique a subi peu de changements au fil des années. Ses consoles, ses colonnes tournées, ses fenêtres de bois doubles (guillotine et battant), de même que ses corniches arquées sont d’origine.


    85-93 rue Montcalm

    Année 1925, style Boomtown d’inspiration victorienne

    Avec son toit plat, sa tourelle et les détails architecturaux, cette maison combine deux styles, soit le Boomtown et le style victorien. Son immense parapet de brique avec motifs et ses impostes de fenêtres en vitraux lui donnent beaucoup de prestance. La galerie est richement décorée de boiseries. À noter que les détails architecturaux de la galerie sont les mêmes que plusieurs maisons de la rue Principale.


    99 rue Montcalm

    Année 1912, style victorien

    Cette maison de brique fut construite par Achile Lamarche, prospère commerçant de bois et de grains. Le dentiste Bruno Charbonneau y installa son bureau pendant de nombreuses années (1934-1975) et le dentiste Michel Brisson prit la relève de 1978 à 2013.  Cette maison a conservé ses éléments architecturaux d’origine. La galerie possède plusieurs boiseries décoratives et le détail des fenêtres de bois est très intéressant. La toiture de la tourelle, en tôle écailles de poisson, est spectaculaire. À noter l’imposte de tête de lion dans la brique.


    103-105 rue Montcalm

    Année 1912, style victorien

    Grande maison victorienne de brique ayant abrité un comptoir de la caisse populaire. Cette maison appartient à la famille Rivest depuis ses débuts. Située sur un immense terrain, elle possède à l’arrière plusieurs bâtiments de ferme d’époque.


     117 rue Montcalm

    Année 1892, style second empire à mansarde

    Cette maison fut l’emplacement de la boulangerie du village. Avila Lachapelle, boulanger, fit construire en 1897 un four à pain chauffé au bois, permettant de faire cuire le pain à l’ancienne. La boulangerie fut ouverte jusqu’en 1990, soit près de cent ans après sa construction. La galerie possède de l’ornementation et des motifs typiques que l’on retrouve sur plusieurs maisons de Saint-Esprit. L’immense four à pain est toujours présent dans la maison.


    121 rue Montcalm

    Année 1905, style Boomtown

    Cette maison Boomtown possède quelques éléments associés au style second empire, dont le toit de la galerie du 2e étage fait en tôle écailles de poisson. Le revêtement extérieur est fait de tôle embossée, imitant la pierre de taille. La toiture est d’origine et faite en tôle à baguette. L’ornementation de la galerie et les poteaux tournés sont d’origine. Cette maison fut celle de Lionel Rochon, menuisier, qui possédait son atelier de bois à l’arrière. Ce dernier est toujours présent et est recouvert de son bardeau de cèdre d'origine. De nombreux éléments architecturaux des maisons de Saint-Esprit proviennent de l'atelier de Lionel. Monsieur Rochon fut également policier municipal de Saint-Esprit et mandataire du bureau des licences.



    Saint-Esprit possède des centaines de maisons patrimoniales sur son territoire. Que ce soit lorsque vous parcourrez le circuit patrimonial de ce document ou lors d’une promenade dans le village ou dans les secteurs agricoles, nous vous invitons à porter attention à la richesse patrimoniale de Saint-Esprit. Vous y découvrirez des petits trésors!


  • Les bâtisseurs
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  • L'agriculture et l'acériculture
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    L'agriculture et l'acériculture 

    ÉRABLIÈRES

    Dès le début de la colonisation de Saint-Esprit, les colons découvrirent que les forêts renfermaient des érablières très productives. En peu de temps, les érablières devinrent une source de profit très intéressante, car les produits d’érable étaient très en demande dans les marchés des villes. Au printemps, rien ne pouvait empêcher les colons de se rendre aux érablières et de faire bouillir la sève jour et nuit, même le dimanche, ce qui provoquait l’indignation du curé. Même après maintes menaces et plusieurs rapports à l’évêque de Québec, le curé dû se rendre à l’évidence que rien ne pouvait changer l’attitude des colons. Il dû alors adapter le calendrier des fêtes religieuses à cet évènement printanier.

     
    Jean-Denis Perreault aux sucres

    Dans les années 1920, les premiers repas de cabane à sucre sont offerts par plusieurs agriculteurs. Très populaire auprès des gens de la ville, ce repas traditionnel attirait plusieurs personnalités importantes dont l’ancien maire de Montréal, Camilien Houde. Les produits d’érable transformés sont écoulés rapidement à chaque saison. Les producteurs maraîchers et de produits de l'érable vendent leurs produits tout au long de la route 125, créant ainsi une ambiance particulièrement vivante. Les produits de l’érable constituent une source de revenus complémentaires pour plusieurs cultivateurs du territoire. Saint-Esprit est à cet effet considéré aujourd’hui comme la capitale des érablières dans la région de Lanaudière.


    AGRICULTURE

    Territoire principalement agricole, l’agriculture a toujours fait partie de Saint-Esprit. Avec le temps, les agriculteurs sont passés de la subsistance, à la productivité et la rentabilité. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les principales cultures sont le foin, l’orge, le sarrasin et le tabac. L’élevage de porcs, volailles et lapins sont également présents. 


    À compter de 1875, on assiste à une réorientation de l’agriculture. La culture de tabac à pipe et à cigare devient la principale richesse de la paroisse. L’industrie laitière est davantage présente au sein des fermes de Saint-Esprit. Par la suite, l’élevage porcin et la culture du grain prennent également de l’ampleur.

    Les agriculteurs prennent en main cette expansion et créent successivement la Coopérative de beurre, la Coopérative de tabac de Montcalm, l’Abattoir Montcalm et la Société Coopérative Agricole de Montcalm.


    Séchoir à tabac


    René Trudel - culture de tabac

    Meuneries

    Meunerie Henri

    Vers 1950, une boulangerie avait pignon sur la rue St-Louis. Afin de répondre à la demande de son établissement, le propriétaire M. Édouard Henri établit une petite meunerie à l’arrière de la boulangerie afin de moudre lui-même diverses céréales. Victime de sa popularité, la demande fut si importante qu’il dû construire une nouvelle meunerie beaucoup plus grande, non loin sur la rue Principale. Il conserva cet établissement jusqu’en 1968 où M. Jean-Paul Pitre se porta acquéreur.   [i]

     
    Edouard Henri - Boulangerie

    Première meunerie

    Deuxième meunerie

    Meunerie Coopérative Agricole de Montcalm




    Une autre meunerie connût beaucoup de succès à Saint-Esprit, soit la Coopérative Agricole de Montcalm. Cette coopérative fût créée afin de réponde aux besoins grandissants des agriculteurs. En effet, au début des années 40, la culture des céréales prend beaucoup d’expansion. Malheureusement, la fermeture du moulin d’Hermas Raymond complique la réalité des cultivateurs qui n’ont plus accès à un moulin à moudre. Ces derniers s’unissent donc aux cultivateurs de St-Roch et de Ste-Julienne afin de créer une meunerie coopérative. La première assemblée des membres nomme Antonio Desroches à titre de président. Dès 1947, on procède à la construction du bâtiment permettant de cribler et désinfecter les semences dans une section et de vendre semences, engrais, instruments et articles de quincailleries dans une autre. En 1975, la coopérative s’associe à celle de St-Jacques pour devenir la Coopérative Agricole de Montcalm.   [ii]


    La manufacture de tabac - 104 rue Principale

    L’agriculture a toujours fait partie de Saint-Esprit. Avec le temps, les agriculteurs sont passés de la subsistance, à la productivité et la rentabilité. 

    En 1875, on assiste à une réorientation de l’agriculture. La culture de tabac à pipe et à cigare devient la principale richesse de la paroisse. Nécessitant plus de travail, mais étant très rentable, cette culture représente une source de revenus importante permettant d’améliorer la qualité de vie des agriculteurs.

    Compagnie de tabac

    La Compagnie de Tabac de Montcalm fût créée au début du siècle par Euclide Lapalme dans la maison actuellement située au 104 Principale. La compagnie achetait les récoltes des cultivateurs pour ensuite faire le tri des feuilles et les hacher. La production était ensuite vendue aux manufactures de cigarettes, cigares et tabac à pipe de Montréal. Plusieurs publicités dans les journaux locaux ont permis d’accroitre la popularité de cette entreprise. Elle ferma ses portes dans les années trente, s’inclinant devant la compétition de la Coopérative de tabac de St-Jacques [iii]. 

    Le bâtiment est toujours existant et, malgré les changements effectués aux cours des années, la structure demeure sensiblement la même.

    La beurrerie du village - 29 rue Saint-Louis 


    À Saint-Esprit on trouvait, au début 1900, quelques petites beurreries, toutes situées à l’extérieur du village. Avec l’expansion des fermes laitières, le besoin était grandissant pour une beurrerie plus importante dans le cœur du village. Le terme beurrerie défini l’établissement équipé d’appareils convenables dédiés à la transformation du lait ou de la crème de cinquante vaches ou plus, comparativement aux laiteries qui traitent le lait ou la crème de moins de cinquante vaches. Puisque le système de ramassage de la crème en bidons gagne en faveur, en 1910 aura lieu l’ouverture d’une beurrerie sur la rue Saint-Louis. 

    Lors de l’ouverture, le « premier homme de lait », celui responsable d’aller recueillir le lait chez les cultivateurs, est monsieur Fridolin Lamarche. Le poste de beurrier est alors occupé par monsieur Versailles. Vers les années trente, dû aux problèmes d’écoulement des produits laitiers, est créée la Coopérative de beurre, regroupant plus de 200 membres des municipalités avoisinantes. Cette coopérative s’installe dans la beurrerie de la rue Saint-Louis, afin de transformer le lait en beurre, l’emballer en moules d’une livre, pour ensuite le vendre à des compagnies [iv]. Chaque livre de beurre est enveloppée dans du papier parchemin à l’effigie de la beurrerie. Pour l’exportation, le beurre est déposé dans des boîtes carrées en bois de 56 livres, communément appelées « boîtes à beurre », que l’on expédie toutes les semaines vers les marchés centraux. La beurrerie sera en fonction jusqu’aux années soixante environ.


      

    [i] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 230-231 consultées).

    [ii] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 229-230 consultées).

    [iii] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 177-179 consultées).

    [iv] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages consultées 156-157 et 226-229).  

  • Les bâtiments religieux
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    Les bâtiments religieux

    L’ÉGLISE

    1ere église


    Première église

    Construite entre 1805 et 1809 selon les plans de Pierre Conefroy, la première église en forme de croix latine est de petite dimension et très modeste. Faite de pierres des champs grossièrement équarries, elle fut couverte d'une toiture de planches et surmontée d'un clocher en flèche. Cette petite église de pierre a vécu des sinistres majeurs au cours des années, dont un ouragan en 1841 qui fit basculer le clocher dans l’église, ainsi qu’un incendie à la fin du XIX siècle. Considérant la détérioration de son état et la difficulté à accueillir les paroissiens, en raison de l’augmentation de la population, la décision fut prise en 1901 de la démolir.


    Deuxième église


    La deuxième église est érigée en 1902. De style néo-gothique, dotée d’un clocher à double clocheton et d’un intérieur richement décoré, elle fut considérée comme le joyau et l’une des plus belles du diocèse de Joliette. Malheureusement, après seulement 29 ans d’existence, l’église fut rasée par un incendie le 9 mai 1931.


    L'incendie

    Le soir du 9 mai, quand les dernières personnes quittèrent l’église, rien d’anormal n’était visible. Vers 21h15, un voisin de l’église aperçu des lueurs orangées à travers les fenêtres. L’alerte fut rapidement lancée. Les prêtres et citoyens essayèrent de sauver les saintes espèces, mais la fumée étant très dense, ils durent rebrousser chemin. Comble de malheur, la pompe d’incendie s’enrailla et il fallut quinze minutes pour la redémarrer. Le feu s’était déjà répandu dans toute l’église. Les cloches sonnèrent sans arrêt, afin d’alerter les citoyens, jusqu’à ce que le clocher s’effondre. Le lendemain, les paroissiens n’avaient qu’une image désolante des ruines encore fumantes de leur église. Les messes suivantes furent données dans le 2e étage de l’auberge. Les dommages furent estimés à 200 000$. À l’époque, plusieurs journaux parlent de l’évènement. La Presse mentionne que le feu aurait été allumé par une main criminelle, car trois semaines auparavant, M. le Curé aurait reçu l’appel d’un inconnu qui lui aurait dit que « quelque chose allait arriver samedi soir ».  Le curé fait alors surveiller l’église deux samedis consécutifs, mais comme rien ne s’était produit, aucun garde n’était présent le samedi fatidique suivant. Par la suite, M. le Curé démenti cette nouvelle de La Presse, ajoutant que tout aurait été inventé par le journal. 


    Troisième église

    La construction de l’église actuelle débuta en 1931 et fut achevée en 1933. La décoration intérieure ne fut réalisée que dix-sept ans plus tard. Afin d’éviter de revivre la même situation que la 2e église, cette dernière fut construite entièrement de béton. Les toiles qui s’y trouvent sont l’œuvre du maître italien Guido Nincheri. Cet artiste a également décoré la maison Dufresne, appelée le château Dufresne, à Montréal. La sacristie fut reproduite identique à celle de la deuxième église.


    Les presbytères : 81 Saint-Isidore

    Trois presbytères furent construits à Saint-Esprit. Nécessaires à la venue d’un premier curé résidant, le curé Périneault, les colons entreprirent les travaux d’un premier presbytère à l’automne 1818. À cette époque, le travail au champ monopolisait énormément de temps, ce qui rallongea la durée des travaux qui ne se terminèrent qu’en 1819. Construit à la mode française, avec cheminée en pierres centrale, ladite bâtisse était en pierres des champs, recouverte d’un toit en bois. Très modeste et non adapté au climat québécois, elle ne résista pas longtemps aux intempéries, et soixante-sept ans plus tard, un nouveau presbytère était requis. Il n’existe malheureusement pas d’image de ce dernier. [i] 

    Le second, construit en 1886 fut sera fait de pierres de taille et richement décoré. Un magnifique jardin de fleur s’y trouvait autour d’une statue de la Sainte-Vierge. 


    Au cours des année 60, le presbytère nécessita d’importantes réparations. La fabrique prit alors la décision de le remplacer par un nouveau plus moderne qui fut construit en 1967. Durant les dernières années, c’est la caisse populaire Desjardins qui l’occupa. [ii]


    LE CIMETÈRE, LE CHARNIER ET LES CROIX

     

    Cimetière et charnier ©Pascal Rochon


    Le cimetière original était situé près de la première église. En 1901, lors de la construction de la nouvelle église, le cimetière est déplacé sur des terrains avoisinants la rue Grégoire. La fabrique en profita pour construire le charnier actuel. Ce dernier possède un toit de tôle à la canadienne

     

    Plusieurs croix ont été érigées dans les rangs de la municipalité et constituent un patrimoine précieux.  De nature religieuses à l’origine, les croix de chemin sont aujourd’hui également un bien patrimonial qui apporte un cachet unique dans nos campagne québécoise et demeure le reflet de la foi de nos ancêtres. Elles sont un symbole qui souligne la forte appartenance religieuse du peuple québécois à une certaine époque. Certaines croix furent implantées pour assurer de bonnes récoltes, d’autres comme lieu de rassemblement et de prière. On peut classer les croix de chemin selon 3 modèles :

    1) La croix de chemin simple : Poteau et traverse avec parfois des éléments décoratifs aux extrémités.


    Face au 51 rang Rivière nord © Francine Vendette

    2) La croix aux instruments de la passion : Sur la traverse on retrouve généralement des objets symboliques qui peuvent varier tels que la lance, l’éponge, le marteau, les clous, la couronne d’épines, etc.


    St-Isidore et des Continuations © Francine Vendette
     

    3) Le calvaire : représente le Christ en croix. Il est parfois surmonté d’un édicule. La Vierge et l’apôtre Jean se retrouvent à l’occasion au pied de la croix.


    Cimetière © Francine Vendette

       

    Statuts du Sacré-Cœur

    Le culte au Sacré-Cœur, consacré en 1685, est devenu populaire à la fin du XIXe siècle. Parfois réduit à un simple cœur enflammé ou irradiant, le Sacré-Coeur est cependant plus souvent représenté sur la poitrine du Christ, qui lui est représenté en buste ou en plein pied. Il est souvent illustré avec les mains et les bras ouverts dans un signe d’accueil ou avec les mains sur la poitrine désignant son cœur.

    © Francine Vendette



    [i]  BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages p. 133-136 consultées).

    [ii] Brisson, Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours, p. 252.

       

    ANCIEN COUVENT

    Les sœurs de Sainte-Anne s’installent dans un premier couvent en 1876 dans la maison de Jean Baptiste Visinat. Cette maison de pierre de style français à toit raide, percée de lucarnes et traversée par une cheminée centrale, comporte une annexe en bois qui sert de salle de récréation. Un second couvent est construit en 1894. Ce bâtiment de trois étages est doté d’un toit français et d’un clocheton et sera utilisé par les sœurs jusqu’en 1970. Le couvent sera ensuite démoli en 1980 pour faire place à l’Office d’habitation de Saint-Esprit.


  • Le couvent et l'éducation
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     Le couvent et l'éducation 

    Le couvent et l’éducation

    Les Sœurs de Sainte-Anne sont une congrégation religieuse fondée en 1850 à Vaudreuil (Québec), par la servante de Dieu Marie-Esther Sureau, dite Blondin (Surnommée Mère Marie-Anne), dont la vocation est l'éducation des jeunes en milieu rural et autres œuvres de miséricorde.

    Les Sœurs de Sainte-Anne ont une longue histoire d'engagement envers l'éducation des enfants partout dans le monde. Elles œuvrent à leur permettre un développement personnel et spirituel, des opportunités de carrière et un rayonnement comme citoyens. 


    Première écoledeuxième couvent


    Le couvent et l’éducation desservie par les Sœurs de Sainte-Anne étaient bien accueillis par les paroissiens. Avec son excellente réputation, le couvent attirait non seulement des filles de Saint-Esprit, mais avait également une envergure régionale. Un agrandissement sera alors nécessaire pour répondre à la demande. Une annexe y sera construite en 1958. On y installera l’école ménagère, où les jeunes filles apprennent à être de parfaites maîtresses de maison… Une autre époque!

     École Dominique-Savio

  • Le magasin général et l'hôtel
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     Le magasin général et l'hôtel   

    Premier hôtelAuberge VictoriaMagasin général

    Au coeur du Village...

    La maison du notaire -  60 rue Principale

    Cette maison de fut construite par le notaire Joseph-Ferdinand Daniel, afin d’y installer son étude de notaire et une filiale de la Banque Canadienne Nationale. Le notaire Daniel occupa plusieurs postes importants dans le milieu municipal, fut l’un des propriétaires de la Compagnie de tabac de Montcalm et directeur de la compagnie d’électricité Québec Southern Power Corporation.

     En 1940, un autre notaire important à Saint-Esprit pris la relève. Le notaire Jean Durand s’impliqua à la municipalité et à la commission scolaire de Saint-Esprit jusqu’en 1969.  Il fût également député du comté de Montcalm et conseiller législatif.


    Les luminaires de la maison sont d’origines et la fondation est composée de pierre de taille. À l’époque un fronton richement décoré était également présent sur le toit. Fait intéressant, la présence d’une saillie sur la gauche du bâtiment, qui était occupée à l’origine par une voute pour les papiers et documents du notaire.


    La Banque provinciale – 64 rue Principale 

    Imposante demeure ayant été le bureau du docteur Joseph Lamarche, vers 1904. Le docteur Lamarche s’installa à Saint-Esprit vers 1890. En 1914, il est le seul médecin de Saint-Esprit et celui qui mit au monde la majorité des enfants de la paroisse à l’époque. Le Dr Lamarche mourut en 1940 [i].

    Cette maison fut également le site de la banque provinciale. Cette banque ouvrit dans un premier temps dans une maison privée au 82 rue Montcalm. Elle connut un succès important et fut très achalandée, car on y trouvait également le bureau des véhicules automobiles. Dans les années 50, les locaux devenant trop étroits pour répondre aux besoins, elle déménagea sur la rue principale dans une maison beaucoup plus imposante et adaptée aux besoins grandissants. La banque provinciale fut gérée par madame Parmelia Latendresse jusqu’à la fermeture dans les années 60 [ii]. 

    Banque provinciale


       

    [i] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 126, 187-188).  

    [ii] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 255-256).  

       

  • Le noyau villageois
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     Le noyau villageois

    Maisons Blocs

    La municipalité est caractérisée par la présence d'un type d'habitation peu commun dans l'est du Canada :  La « maison-bloc », dite aussi « en enfilade », qui se définit comme un ensemble architectural englobant les fonctions résidentielles et agricoles dans une juxtaposition de bâtiments. Avec ce type d'organisation, il est possible de circuler d'un bâtiment à l'autre sans avoir à affronter les intempéries. Même si plusieurs de ces bâtiments a été modifiés au cours des années, il en subsiste encore plusieurs exemples dans la municipalité.


    L’origine de ce type de maison vient de loin. Au Moyen Âge, les humains et animaux partageaient le même bâtiment. Petit à petit, les hommes se sont isolés des animaux. À l’époque de la colonisation de l’Amérique, les maisons-blocs sont très présentes en Europe. Pourtant, le type Nouvelle-France (faîte continu) est très peu répandu lors de la colonisation par les Français, alors que le type Nouvelle-Angleterre (faîte brisé) est très présent au sud de la frontière et a connu un grand succès dans certaines régions précises du Québec (Estrie et Lanaudière), principalement à cause de la venue de loyalistes américains après la révolution de 1776.


    Pourquoi la maison-bloc fut rejetée par les colons français, mais fut adoptée ensuite par les Québécois quelques décennies plus tard? La réponse nous vient des conditions de vie de l’époque. Pour les colons français, la maison-bloc est synonyme de classe sociale inférieure, car elle sous-entend de vivre avec les animaux. Ces derniers veulent changer de vie et de statut social en Amérique. Donc, l’absence de ce type d’habitation durant des décennies a fait oublier l’association entre maison-bloc et classe sociale inférieure. Avec l’arrivée des loyalistes, les maisons-blocs représentent seulement une nouvelle façon de faire et cela semble fonctionnel. À Saint-Esprit, la période des maisons-blocs débute vers 1840 après l’arrivée des loyalistes à Rawdon en 1837.

    Une très grande concentration de maisons-blocs est située dans le rang Côte Saint-Louis. 23 fermes sur 28 sont des maisons-blocs. Dans le village, il y en a également un très grand nombre, mais les bâtiments sont de taille plus réduite. Lors de votre visite du circuit patrimonial, remarquez les longs bâtiments attachés aux maisons dans le village. Ces bâtiments, aujourd’hui garage ou atelier, étaient à l’origine pour les animaux.

    Originalement, on retrouvait les pièces suivantes dans l’ordre : Salon, chambre des parents, grande cuisine, cuisine d’été, « carré de bois », dépense, remise pour la voiture et écurie, poulailler, porcherie au rez-de-chaussée. À l’étage, on y trouvait chambres et grenier. Les chambres des enfants étaient souvent situées au-dessus de la section des animaux, afin de profiter de la chaleur.

    Le style des maisons–blocs varie beaucoup selon les époques de construction. On y retrouve entre-autres des maisons de type québécois, vernaculaire américain, victorien et four-square.


  • Le pont du moulin
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     Le pont du moulin 

    Moulin de Avila VézinaMoulin Tremblay avant démolitionMoteur du moulin

    Service d'incendie

    Les incendies ont toujours été un grave problème dans les villages à l’époque. Les maisons souvent construites en bois, avec leur toit en bardeaux de cèdre étaient placées les unes très près des autres, ce qui en faisaient des combustibles faciles et rapides. Le chauffage au bois entrainait souvent des incendies majeurs ravageant le cœur des villages. Les grands incendies de Saint-Jacques en sont de tristes exemples.

    Notre municipalité à la chance d’avoir été construite autour de la rivière Saint-Esprit, permettant l'accès à une source d’eau importante. Lors d’incendies, les chaînes humaines armées de seaux d’eau permettaient de limiter les dégâts, mais s’avéraient souvent insuffisantes, surtout dans le cas des maisons éloignées où les habitants ne pouvaient que regarder avec tristesse le brasier.



    C’est vers 1925 que Saint-Esprit se dote d’une première pompe motorisée tirée par des chevaux. Malheureusement, celle-ci s’enraille régulièrement, notamment lors de l’incendie de la 2e église. En 1940, la municipalité acquiert un tout petit camion pompe Willys (Ancêtre de JEEP) qui fût en service pendant 35 ans.

    Jacques Beauregard et le Jeep incendie 


    Une première petite caserne avec pompe incendie est construite près du pont du village dans les années 50. Le mot caserne est relatif, car en fait il s’agissait davantage d’une remise permettant d’entreposer de l’équipement. Elle est remplacée quelques années plus tard par une caserne plus spacieuse, sur l’actuelle rue des Loisirs près du terrain de balle. Cette caserne est équipée d’une tour à boyaux, destinée à faire sécher ceux-ci. Le bâtiment existe toujours, mais comble de l’ironie, la tour à boyaux a disparu lors d’un incendie.

     Remise pompe incendie 1950

    Première caserne (entreposage équipements)

    1973 Achat de nouveaux camions


    En 1995, le service déménage dans une nouvelle caserne située entre les rues Principale et Saint-Louis, à quelques pas de l’hôtel de ville [i]. 


    En 2007, afin de répondre aux nouvelles normes provinciales, une entente intermunicipal est signée avec la municipalité de Saint-Alexis pour le partage des services et d’équipement d’incendie. Saint-Alexis cède ses équipements et son personnel à Saint-Esprit, qui s’engage à fournir le service en cas d’urgence. En 2010, une nouvelle fusion est réalisée avec Saint-Roch-de-l’Achigan et le service existant. En 2021, Saint-Jacques se joint également au service. L'équipe est donc dispersée dans quatre casernes (Saint-Alexis, Saint-Esprit, Saint-Roch-de-l'Achigan et Saint-Jacques) et peut compter sur près d'une dizaine de véhicules d’urgence.


    Caserne actuelle


    [i] THUOT, Jean-René. « La naissance de la communauté de Saint-Esprit, 1767-1867 ». Denis RACINE et al., dir. Saint-Esprit, 1808-2008. Montréal, Société de recherche historique Archiv-Histo, 2008.

       


  • Le point de vue du village
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     Le point de vue du village  


    Rue Principale - orientation vers MontréalRue Principale en hiverRestaurant du village - coin Principale et Montcalm

    Montcalm coin Saint-Louis

    Montcalm coin Principale

    Dépanneur coin Montcalm

    D’Hier à aujourd’hui – La rue Saint-Louis  

    La rue Saint-Louis est une petite rue locale, peu achalandée, car la circulation est plus dense sur la rue Principale. Cependant, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, la rue Saint-Louis était un tronçon de la route provinciale 18 (par la suite 125) et représentait le seul accès pour se rendre à Montréal. La route 18 permettait de relier Saint-Donat et Montréal. Peut-être vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on ne trouvait que très peu de maisons, et aucune maison ancienne, sur la rue Principale entre la rue Montcalm et la 3e avenue? La rue principale dans ce secteur n’existait tout simplement pas. L’intersection Principale/Montcalm était en « T » et on y trouvait une jolie maison québécoise blanche. Les gens circulant vers Montréal devaient donc obligatoirement bifurquer vers la rue Saint-Louis.

    Garage Lachapelle - 45 rue Saint-Louis

    Le garage de monsieur Hormidas Lachapelle ouvrit ses portes sur la rue Saint-Louis vers les années 30. En plus de faire de la mécanique générale et la vente d’essence, monsieur Lachapelle devint un concessionnaire Ford. Les voitures étaient commandées à l’automne, reçues au printemps et installées pour démonstration aux clients dans la cour attenante au garage. 


    Le garage devint la propriété de monsieur Roméo Lamarche et ensuite de monsieur Didier Beaudoin en 1937. Monsieur Beaudoin transforma le garage en atelier de rembourrage et d’ameublement en 1958. [i]

      

    En 1969, ce bâtiment devint une succursale de la Banque Canadienne Nationale. Mme Jeannine B. Major, agente de banque, s’occupait de la gestion de celle-ci. La banque opéra 13 ans et ferma ses portes en 1982. Le bâtiment fut par la suite transformé en immeuble à logement dans sa forme actuelle [ii].  

     

    [i] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 2014-2016).  

    [ii] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Page 255).  

  • Un village prospère et fertile
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     Un village prospère et fertile  

    103-105 RUE MONTCALM

    Année 1912, style victorien

    Grande maison victorienne de brique ayant abrité un comptoir de la caisse populaire. Cette maison appartient à la famille Rivest depuis ses débuts. Située sur un immense terrain, elle possède à l’arrière plusieurs bâtiments de ferme d’époque.


    52-54 RUE PRINCIPALE

    Année 1926, Style Victorien

    Cette demeure très bien conservée possède beaucoup d’éléments architecturaux typiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. À l’intérieur, les murs, plafonds, les moulures faites de plâtre et les boiseries nombreuses donnent une prestance certaine à cette résidence. Noter que la fondation de pierre de taille piquée, la galerie de bois richement décorée, son toit de tôle pincée, ainsi que les vitraux présents dans les impostes des fenêtres et des portes démontrent bien l’aisance financière des propriétaires de l’époque. Cette maison est la deuxième construite à cet endroit, la première ayant été détruite par un incendie. Cette demeure a la particularité d’avoir une sœur jumelle à quelques adresses de distance, soit au 44 rue Principale.


    99 RUE MONTCALM

    Année 1912, style victorien

    Cette maison de brique fut construite par Achile Lamarche, prospère commerçant de bois et de grains. Le dentiste Bruno Charbonneau y installa son bureau pendant de nombreuses années (1934-1975) et le dentiste Michel Brisson prit la relève de 1978 à 2013. Cette maison a conservé ses éléments architecturaux d’origine. La galerie possède plusieurs boiseries décoratives et le détail des fenêtres de bois est très intéressant. La toiture de la tourelle, en en tôle écailles de poisson est spectaculaire. À noter l’imposte de tête de lion dans la brique.


    121 RUE MONTCALM

    Année 1905, style Boomtown

    Cette maison Boomtown possède quelques éléments associés aux styles second empire, dont le toit de la galerie du 2e étage fait en tôle écailles de poisson. Le revêtement extérieur est fait de tôle embossée, imitant la pierre de taille. La toiture est d’origine et faite en tôle à baguette. L’ornementation de la galerie et les poteaux tournés sont d’origines. Cette maison fut celle de Lionel Rochon, menuisier, qui possédait son atelier de bois à l’arrière. Ce dernier est toujours présent et est recouvert de son bardeau de cèdre d'origine. De nombreux éléments architecturaux des maisons de Saint-Esprit proviennent de l'atelier de Lionel. Monsieur Rochon fut également policier municipal de Saint-Esprit et mandataire du bureau des licences.


    59 RUE MONTCALM

    Année 1908, style vernaculaire américain d’inspiration néo-Queen Ann

    Cette maison possède sa toiture en tôle à la canadienne et son revêtement de bois d’origine. Le choix des couleurs et leurs proportions permettent de mettre en évidence les nombreux détails architecturaux de boiseries qui la recouvrent.


    68 RUE MONTCALM

    Construction 1900, style victorienne d’inspiration Queen-Ann

    Cette imposante demeure Victorienne fut construite par Avila Lachapelle entre 1896 et 1900. Boulanger de profession, M. Lachapelle fut celui qui construisit et opéra la boulangerie de Saint-Esprit (four à pain en pierre) durant de longues années au 117 Montcalm, ce qui explique la présence des vestiges d’un tel four dans le sous-sol de cette maison. Avec ses grandes pièces et ses plafonds de plus de 10 pieds, l’intérieur a conservé ses caractéristiques d’origines telles que les murs de plâtres, les vasistas et les nombreuses moulures et portes ouvragées qui ornent les pièces de la maison. À l’extérieur, le choix des couleurs permet de mettre en valeur la mouluration détaillée des boiseries, corbeaux et caissons de la corniche. On remarque aussi les nombreux détails architecturaux des chambranles de fenêtre. Les éléments de l’immense galerie tels que les colonnes doriques sont d’origine. Fait intéressant : cette maison était la seule à posséder une toiture complète d’ardoise avec motifs, ce qui démontre bien l’aisance financière de son propriétaire à l’époque.


  • Maison Lachapelle Perreault
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