L'agriculture et l'acériculture
L'agriculture et l'acériculture
ÉRABLIÈRES
Dès le début de la colonisation de Saint-Esprit, les colons découvrirent que les forêts renfermaient des érablières très productives. En peu de temps, les érablières devinrent une source de profit très intéressante, car les produits d’érable étaient très en demande dans les marchés des villes. Au printemps, rien ne pouvait empêcher les colons de se rendre aux érablières et de faire bouillir la sève jour et nuit, même le dimanche, ce qui provoquait l’indignation du curé. Même après maintes menaces et plusieurs rapports à l’évêque de Québec, le curé dû se rendre à l’évidence que rien ne pouvait changer l’attitude des colons. Il dû alors adapter le calendrier des fêtes religieuses à cet évènement printanier.
Dans les années 1920, les premiers repas de cabane à sucre sont offerts par plusieurs agriculteurs. Très populaire auprès des gens de la ville, ce repas traditionnel attirait plusieurs personnalités importantes dont l’ancien maire de Montréal, Camilien Houde. Les produits d’érable transformés sont écoulés rapidement à chaque saison. Les producteurs maraîchers et de produits de l'érable vendent leurs produits tout au long de la route 125, créant ainsi une ambiance particulièrement vivante. Les produits de l’érable constituent une source de revenus complémentaires pour plusieurs cultivateurs du territoire. Saint-Esprit est à cet effet considéré aujourd’hui comme la capitale des érablières dans la région de Lanaudière.
AGRICULTURE
Territoire principalement agricole, l’agriculture a toujours fait partie de Saint-Esprit. Avec le temps, les agriculteurs sont passés de la subsistance, à la productivité et la rentabilité. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les principales cultures sont le foin, l’orge, le sarrasin et le tabac. L’élevage de porcs, volailles et lapins sont également présents.
À compter de 1875, on assiste à une réorientation de l’agriculture. La culture de tabac à pipe et à cigare devient la principale richesse de la paroisse. L’industrie laitière est davantage présente au sein des fermes de Saint-Esprit. Par la suite, l’élevage porcin et la culture du grain prennent également de l’ampleur.
Les agriculteurs prennent en main cette expansion et créent successivement la Coopérative de beurre, la Coopérative de tabac de Montcalm, l’Abattoir Montcalm et la Société Coopérative Agricole de Montcalm.
Meuneries
Meunerie Henri
Vers 1950, une boulangerie avait pignon sur la rue St-Louis. Afin de répondre à la demande de son établissement, le propriétaire M. Édouard Henri établit une petite meunerie à l’arrière de la boulangerie afin de moudre lui-même diverses céréales. Victime de sa popularité, la demande fut si importante qu’il dû construire une nouvelle meunerie beaucoup plus grande, non loin sur la rue Principale. Il conserva cet établissement jusqu’en 1968 où M. Jean-Paul Pitre se porta acquéreur. [i]
Meunerie Coopérative Agricole de Montcalm
Une autre meunerie connût beaucoup de succès à Saint-Esprit, soit la Coopérative Agricole de Montcalm. Cette coopérative fût créée afin de réponde aux besoins grandissants des agriculteurs. En effet, au début des années 40, la culture des céréales prend beaucoup d’expansion. Malheureusement, la fermeture du moulin d’Hermas Raymond complique la réalité des cultivateurs qui n’ont plus accès à un moulin à moudre. Ces derniers s’unissent donc aux cultivateurs de St-Roch et de Ste-Julienne afin de créer une meunerie coopérative. La première assemblée des membres nomme Antonio Desroches à titre de président. Dès 1947, on procède à la construction du bâtiment permettant de cribler et désinfecter les semences dans une section et de vendre semences, engrais, instruments et articles de quincailleries dans une autre. En 1975, la coopérative s’associe à celle de St-Jacques pour devenir la Coopérative Agricole de Montcalm. [ii]
La manufacture de tabac - 104 rue Principale
L’agriculture a toujours fait partie de Saint-Esprit. Avec le temps, les agriculteurs sont passés de la subsistance, à la productivité et la rentabilité.
En 1875, on assiste à une réorientation de l’agriculture. La culture de tabac à pipe et à cigare devient la principale richesse de la paroisse. Nécessitant plus de travail, mais étant très rentable, cette culture représente une source de revenus importante permettant d’améliorer la qualité de vie des agriculteurs.
La Compagnie de Tabac de Montcalm fût créée au début du siècle par Euclide Lapalme dans la maison actuellement située au 104 Principale. La compagnie achetait les récoltes des cultivateurs pour ensuite faire le tri des feuilles et les hacher. La production était ensuite vendue aux manufactures de cigarettes, cigares et tabac à pipe de Montréal. Plusieurs publicités dans les journaux locaux ont permis d’accroitre la popularité de cette entreprise. Elle ferma ses portes dans les années trente, s’inclinant devant la compétition de la Coopérative de tabac de St-Jacques [iii].
Le bâtiment est toujours existant et, malgré les changements effectués aux cours des années, la structure demeure sensiblement la même.
La beurrerie du village - 29 rue Saint-Louis
À Saint-Esprit on trouvait, au début 1900, quelques petites beurreries, toutes situées à l’extérieur du village. Avec l’expansion des fermes laitières, le besoin était grandissant pour une beurrerie plus importante dans le cœur du village. Le terme beurrerie défini l’établissement équipé d’appareils convenables dédiés à la transformation du lait ou de la crème de cinquante vaches ou plus, comparativement aux laiteries qui traitent le lait ou la crème de moins de cinquante vaches. Puisque le système de ramassage de la crème en bidons gagne en faveur, en 1910 aura lieu l’ouverture d’une beurrerie sur la rue Saint-Louis.
Lors de l’ouverture, le « premier homme de lait », celui responsable d’aller recueillir le lait chez les cultivateurs, est monsieur Fridolin Lamarche. Le poste de beurrier est alors occupé par monsieur Versailles. Vers les années trente, dû aux problèmes d’écoulement des produits laitiers, est créée la Coopérative de beurre, regroupant plus de 200 membres des municipalités avoisinantes. Cette coopérative s’installe dans la beurrerie de la rue Saint-Louis, afin de transformer le lait en beurre, l’emballer en moules d’une livre, pour ensuite le vendre à des compagnies [iv]. Chaque livre de beurre est enveloppée dans du papier parchemin à l’effigie de la beurrerie. Pour l’exportation, le beurre est déposé dans des boîtes carrées en bois de 56 livres, communément appelées « boîtes à beurre », que l’on expédie toutes les semaines vers les marchés centraux. La beurrerie sera en fonction jusqu’aux années soixante environ.
[i] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 230-231 consultées).
[ii] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 229-230 consultées).
[iii] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages 177-179 consultées).
[iv] BRISSON, Estelle. Saint-Esprit : Étude historique de la paroisse de sa fondation à nos jours. Joliette, Imprimerie Régionale Ltée, 1983, 382p. (Pages consultées 156-157 et 226-229).
Contenu et texte © Pascal Rochon