Mme Irène Guilbault et M. Martial Collin
Mme Irène Guilbault et M. Martial Collin - Texte original 2007
Irène Guilbault est née le 4 mai 1936 à Saint-Roch-de-l’Achigan. Elle est la fille d’Alma Venne de Saint-Jacques et d’Armand Guilbault de Saint-Roch-de-l’Achigan. Elle est la 5e d’une famille de onze enfants : sept filles et quatre garçons. Irène fait ses études primaires à l’école du rang Ruisseau des Anges-Sud. Elle fait ses études secondaires comme pensionnaire à l’École Normale à la maison mère des Sœurs grises à Montréal. Irène se rend régulièrement à la bibliothèque de l’église pour y emprunter des livres car elle a hérité de l’intérêt de son père pour la lecture. À dix-huit ans, elle enseigne à Saint-Roch-de-l’Achigan pendant deux ans puis c’est à l’école du rang à Saint-Lin-Laurentides. Elle grandit avec l’idée que sa place est chez les Sœurs grises de Montréal. Après quatre années d’enseignement, elle entre chez les sœurs grises pendant près de deux ans. Mais son avenir est ailleurs…
Martial Collin est né le 31 octobre 1933 à Saint-Esprit. Il est le fils d’Alice Wolfe et d’Émilien Collin, tous les deux natifs de Sainte-Julienne. Martial est le 2e d’une famille de six enfants soit quatre filles et deux garçons. Il va à l’école du rang jusqu’à sa septième année. Vers l’âge de douze ans, il travaille déjà à effeuiller « écotonner » du tabac pour 1$ par jour. En 1952 et 1953, il est pensionnaire à l’école d’agriculture à Saint-Barthélemy. À l’âge de vingt-trois ans, il apprend un dimanche matin qu’une ferme est à vendre, il en fait la visite avec ses parents et en fait l’achat dans la même journée soit le deux novembre 1956, au prix de 11 000, $. Il cultive la terre et loue la maison durant la saison estivale à des vacanciers. Il travaille dans la construction au Vieux port de Montréal. Très tôt le matin, il fait la traite des vaches avant de partir travailler et à son retour l’été, c’est le travail aux champs et ce, tard le soir. Martial est un musicien par «oreille». Il excelle à la guitare et au violon. Il forme un orchestre avec des amis et ils font de la musique les fins de semaines pour des noces, des fêtes et aussi pour leur plaisir.
En juin 1959, Thérèse, la sœur de Martial, lui propose d’inviter son amie Irène pour l’accompagner à un mariage au Rivierra à Rawdon. Irène accepte. Cette relation se poursuit et leur mariage est célébré le 1er octobre 1960 à Saint-Roch-de-l’Achigan. La noce est au restaurant « Des Érables » à Saint-Esprit. Ils vont aux Chutes Niagara pour leur voyage de noces. Martial possédait déjà sa maison et après quelques rénovations, le couple s’y installe et y demeure encore aujourd’hui. Près de sa maison, il y a un moulin à vent (qui date des années 1920) qui les alimente en eau en pompant l’eau de la rivière. En 1958, il perce un puit artésien dont la pompe est actionnée par le moulin à vent, jusqu’en 1964. En 1964, il vend le moulin à vent qu’il pensait «devenu inutile ». Il le regrette dès le lendemain car, de sa maison, il ne voit pas de quel sens est le vent.
Même s’il n’a pas eu droit au crédit agricole, ni à l’aide au fils de cultivateur pour s’établir (il n’était pas du bon bord du parti électoral élu), à son mariage la ferme était complètement payée. Il possède cinq vaches, un cheval, deux cochons et vingt poules. Il cultive du tabac, du foin, de l’orge et du maïs. En 1961, Martial fait l’achat d’une presse à foin. Irène l’aide mais s’occupe surtout de la comptabilité et de sa famille. En 1965, lorsque sa machinerie brise et qu’il doit attendre plus d’une journée pour la faire souder, Martial décide de s’acheter une soudeuse « Miller » usagée au montant de 110, $ (bon achat car elle fonctionne encore) afin d’effectuer ses réparations lui-même. Il a commencé à dépanner ses voisins et les déneigeurs lorsqu’ils avaient des bris de machinerie. En 1979, il bâtit son garage afin de pouvoir y faire entrer de la grosse machinerie.
De ce mariage sont nés cinq enfants : Pierre en 1962, France en 1963, Daniel en 1964, Marco en 1970 et Serge en 1971. Seize petits-enfants viennent combler ces grands-parents : David, Maxime, Guillaume et Marie-Pier (Pierre); Catherine, Joanie, Laurianne et Valérie (France); Gabriella, Olivia et Louis (Daniel); les jumelles Isabelle, Myriam ainsi que Laurence (Marco) ; Réannie et Gabriel (Serge).
Irène est secrétaire au conseil de surveillance de la caisse populaire de Montcalm de 1985 à 1996. Martial est conseiller municipal dans les années 65, pompier volontaire un peu plus de quinze ans et fait la lecture à l’église. Irène est membre de l’AFEAS et le couple a fait partie de l’Âge d’Or. Ils ont fait des voyages dans la province de Québec : la Baie James avec l’Âge d’Or, le Lac St-Jean, etc… Depuis 1976, ils visitent une ferme annuellement. Lorsque les garçons prennent la relève, Martial fait des voyages de pêches d’une semaine. Martial a fait partie de la Société d’agriculture de Montcalm et a été directeur de l’Exposition de Berthier. Il gagne plusieurs prix : 1er prix au Concours de Labour régional, 1er prix comme visiteur senior novice au Concours de labour provincial et 3e au concours de Lapocatière. Martial est marguillier à la Fabrique de Saint-Esprit. Il déneige les chemins au cimetière pendant 25 ans et est aussi fossoyeur. En 1975, Martial fait ses débuts dans l’entretien et la réparation des cloches de l’église. Martial et Claude Henri y passent des journées afin que les cloches de l'église paroissiale, peu importe l'évènement, aient le langage pour l’annoncer à la population. Après 31 ans, il laisse sa place à son fils Pierre et à Daniel Majeau. Il s’est occupé de 50 jardins : herser au printemps et labourer à l’automne. Il déneige des cours au village et dans les rangs. Il agrandit sa terre en achetant quatre terres voisines. Pierre et Serge prennent la relève. En 2002, ils construisent la nouvelle étable.
En 1999, Martial et ses deux fils, Pierre et Serge, prennent deux mois pour construire un nouveau moulin à vent qu’ils installeront près de son garage de soudure. Martial c’est un manuel. Il sait aussi écouter tout comme lorsqu’il était jeune alors qu’il écoutait parler son grand-père, il en garde d’ailleurs un bon souvenir.
La retraite pour Martial : la traite des vaches tous les matins et s’occuper du poulailler. Il effectue quelques réparations et aide aux travaux des champs grâce à son tracteur. Irène s’occupe de sa famille, ses enfants, ses petits-enfants, son jardin. Leurs loisirs : ce sont les cartes chez la parenté et les amis.
L’important pour Irène c’est « d’être disponible pour sa famille ».
Pour Martial, c’est de « rendre service à tout le monde ».