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Mme Aquiline Wolfe Marsan

Mme Aquiline Wolfe Marsan - Texte original de 2005

Le 10 mars 1918 dans la maison de Jean Marc Wolfe, à Ste-Julienne, est née Aquiline Wolfe, fille de Victoria Cadot et Henry Wolfe.

Neuvième de treize enfants, 7 filles et 6 garçons. Maman, très bonne couturière, confectionne des vêtements pour ses enfants. Se souvient encore d’une belle robe noire avec collet chinois… quelle beauté !

Son père possède 4 terres donc les hommes sont dans les champs et les femmes dans la maison. Elles aideront quand même les hommes soit : traire les vaches, nourrir les poules, ramasser les œufs, sans oublier de sarcler dans les champs, de désherber, de récolter le tabac, etc... Il y avait aussi beaucoup d’entraide entre voisins.

Mais le tricot et la broderie seront une belle passion pour garnir le trousseau pour le futur mariage. Aquiline tricote des mitaines, des chaussons sans oublier les taies d’oreillers brodées. Lors de l’exposition agricole annuelle de Ste-Julienne, dès l’âge de 14-15 ans, elle en profitera pour faire voir ses œuvres en plus de vendre les légumes de la ferme familiale.

À dix-huit ans elle rencontre la perle rare, a-t-elle forcé le destin en demandant à son frère, si son amie qui était de bonne famille, avait un frère à lui présenter. Ce qu’elle ne savait pas à ce moment-là, c’est que cette perle rare l’avait déjà vu et avait même dit : « C’te fille là, j’va finir par sortir avec un jour ». Alors ce furent les fréquentations qui se faisaient au salon. Comme son père avait acheté un grand divan qui pouvait asseoir que trois couples,  il fut donc convenu que le quatrième couple s’assoit dans la salle à dîner, ce qui devenait évident que ce couple devait se marier le plus tôt possible.

Aquiline et Maurice se sont fréquentés pendant trois ans et le mariage a été célébré le treize septembre 1939 à Ste-Julienne. Un dîner d’environ soixante personnes et le soir, avec une voiture de taxi (Sansregret) louée, ils sont partis avec un autre couple vers Ste-Anne de Beaupré. Elle se souvient encore de la côte où la voiture arrêtait aux changements de vitesse, pas brave dans l’auto, elle aurait préféré monter à pied…

Maurice, agriculteur, a pris la ferme familiale et les responsabilités voire obligations qui s’en suivaient: payer une rente aux grands-parents, qui eux habitaient dans la maison voisine, leurs fournir les produits de la ferme enfin un peu de tout. Sa maman les aidait à traire les vaches.

Elle a eu quatre enfants, Réginald  est né en 1940, Fernande en 1941, Robert en 1945 et Rolland en 1947. Son fils aîné a pris la relève à la ferme familiale ; sa fille est à St-Alexis sur une ferme quant à Robert, il est mécanicien et Rolland est employé à la Banque Royale.

De belles soirées canadiennes entre voisins, danses, chants toute la nuit dans le bas Saint-Esprit Nord et après une nuit blanche, tout le monde à la messe de 06h30, en ce temps-là la messe était tôt le matin, et après un beau dodo toute la journée.

Après la vente de la ferme à Réginald en 1962, leur 2e maison fut au restaurant des Érables (aujourd’hui le 125). Ils ont eu ce commerce familial pendant cinq ans, avec l’aide de neuf personnes de la famille. Puis en 1967, ils achètent la maison du 86 rue Desrochers encore à Saint-Esprit. De belles fêtes ont été organisées lors de leur 25e, 40e, 45e, 50e anniversaires de mariage. Leur 60e anniversaire de vie de couple s’est fait plus intimement soit les frères, sœurs et familles proches, car Maurice était aux soins longue durée à St-Jacques. Il décéda le 28 décembre 1999.

Elle fut membre à l’AFEAS de Saint-Esprit et elle est toujours membre participante à l’Âge d’Or. Toujours disponible, pour faire de bons petits plats lors de fêtes ou soupers de l’Âge d’Or, et pour la vente de billets. Elle participe aussi aux Jeux du 3e Age et joue à la Pétanque. Il ne faut pas passer sous silence, que son époux a été président de l’Âge d’Or de Saint-Esprit et qu’elle l’a toujours secondé dans ses fonctions.

Aquiline reste seule dans sa belle et grande maison, ayant une très bonne santé, elle verra elle-même à l’entretien de sa maison. Elle lave ses vitres extérieures et se sent capable de monter dans le clocher de l’église mais comme elle est prudente elle se contente de monter dans un escabeau. Elle s’occupe de son jardin et de ses fleurs. Elle a d’ailleurs eu une mention d’honneur de Villes et Villages fleuris.

En 2004, sa santé semble lui jouer des tours et elle ne pourra pas renouveler son permis de conduire, pas évident pour une femme active même à son âge. En 2005, sa fille Fernande l’aidera à trouver un endroit où elle sera en sécurité car elle s’étouffe souvent. Le Havre-Bleu de Ste-Julienne semble l’endroit idéal car elle y sera entourée de personnes de son enfance, compagnes de classe, belles-sœurs et parents.

Le 31 octobre 2005 sera son premier dodo dans sa nouvelle demeure, et par chance qu’elle avait une très bonne voisine qui lui a permis de se réchauffer… car même si ce n’est pas l’hiver à ce moment-là, un peu de chaleur est appréciée. Elle a eu de l’aide pour s’installer, décorer mais le chauffage a été oublié…

Elle est à proximité du cimetière et se dit prête à mourir. Elle a eu une bonne santé et la vie l’a gâtée. Elle vient encore régulièrement à Saint-Esprit car elle m’a dit plus d’une fois « Ma maison, je l’aimais… » Je vous laisse sur cette pensée dite lors de leur 60e anniversaire de mariage…

« Les gens qui s’aiment ne comptent plus les années, ils s’inventent une éternité »